Interview des créateurs

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Vous êtes à l’origine de la communauté des Germoïdes, quels ont été vos mobiles de ralliement ?

«Nous nous sommes retrouvés sur un appétit particulier pour les cuisines inventives et la quête de nouvelles saveurs. Le plaisir des produits frais et d’une alimentation saine a naturellement nourri notre fascination pour les germes, leurs bienfaits, leur extraordinaire variété, leur beauté, leur simplicité de culture… Le caractère résolument ludique de cette pratique a fait le reste.»


En quoi la consommation de germes peut changer la vie des gens ?

«Sur le plan alimentaire nous vivons un paradoxe. Les progrès de la médecine ont démontré l’incidence sur la santé d’une alimentation saine et variée mais la consommation de produits frais est en net recul en France depuis les années soixante 1.Les gens sont de plus en plus soucieux de leur bien être et de leur apparence physique mais le sur-poids et l’obésité augmentent. Depuis des années, les nutritionnistes martèlent que les régimes ponctuels sont une mauvaise réponse à un problème d’alimentation généralisé. Une des raisons de ce problème est que les nouvelles générations n’ont pas acquis les réflexes de base en matière d’alimentation. Consommer des germes est un moyen simple, rapide et efficace de retrouver un équilibre alimentaire.»

 

Quelle incidence la consommation de graines germée peut-elle avoir sur le budget des ménages ?

«La consommation de germes, au delà de son caractère ludique et rafraîchissant, permet un rééquilibrage alimentaire peu onéreux. Les germes peuvent agrémenter et relever en nutriments une alimentation des plus basique et y apporter les compléments essentiels à notre santé. Il faut savoir qu’en règle générale, les apports nutritifs des graines germées sont dix fois supérieur à ceux d’un légume à maturité. Compte tenu du processus de germination, durant lequel vous n’ajoutez qu’une infime quantité d’eau, le volume récolté est selon les graines jusqu’à 20 fois supérieur au volume acheté. Pour le prix d’une boite de 175 grammes de soja égoutté, vous faîtes 20 litres de soja germé. Le rapport qualité des graines germées est tout simplement imbattable.»


Y a t-il d’autres avantages à la consommation de germes ?

«Nous savons tous les dangers de l’agriculture intensive et le débat sur les OGM pointe de vraies interrogations. Il est de plus en plus difficile de trouver des produits frais de qualité à des prix abordables. Nous cuisinons de moins en moins. Le commerce de proximité disparaît. Les citadins que nous sommes sont devenus totalement dépendants de la grande distribution. Avec l’urbanisation massive, les potagers domestiques ont disparu et avec eux notre capacité d’auto produire une part contrôlable de notre alimentation. Consommer des germes c’est aussi renouer avec cette liberté séculaire perdue.»


Vous nous dressez un portrait idyllique de cette pratique. N’y a t-il pas quelques risques ou autres désagréments cachés à consommer des graines germées ?

«L’humanité se nourrit de graines germées depuis plus de 2000 ans. Lorsque l’on parle de risque au sujet des graines germées, c’est généralement au sujet d’une possible contamination des germes par une bactérie (l’Escherichia coli enterohémorragique) dans le cadre d’une production industrielle. Ce risque existe partout et avec tous les aliments crus achetés dans le commerce, d’où l’intérêt de cultiver soi-même ses germes. Achetez toujours des graines issues de l’agriculture biologique. Respectez les règles d’hygiène élémentaires, bien rincer, prévenir les moisissures, conserver au réfrigérateur une fois à maturité et consommer rapidement. Nous mangeons tous des graines germées presque quotidiennement depuis des années sans aucun problème. J’avoue n’avoir aucun recul sur une consommation outrancière. Il paraît qu’il est préférable d’éviter d’en manger le soir car l’apport énergétique peu retarder le sommeil. Si vous avez des doutes sur la consommation de graines germées, le mieux est d’en parler avec votre votre médecin, il saura vous rassurer.»


1- www.liberation.fr : Depuis quarante ans, la consommation de fruits et légumes frais ne cesse de baisser. Entre 1997 et 2005, les achats de fruits frais ont fléchi de 12 % et ceux de légumes de 14 %. Aujourd’hui les ménages français consacrent en moyenne 1,5 % de leur budget total à l’achat de fruits et légumes (9 % de leur budget alimentaire) : deux fois moins qu’en 1960, selon l’Insee.